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TDAH chez l'adulte

TDAH et Procrastination

La procrastination est le fait de toujours reporter au lendemain ce qu’on pourrait et/ou devrait faire le jour même. Cela concerne les activités routinières mais aussi celles qui devraient être prioritaires.

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Ils commencent quelque chose pour aussitôt zapper vers autre chose de nouveau, finalement souvent sans rien achever. À la fin de la journée, ils n’ont rien fait ou n’ont pas fait ce qui était prioritaire, et certains sont quand même très fatigués par cette agitation cognitive et/ou comportementale.

Ou encore, ils repoussent jusqu‘au tout, tout dernier moment ce qu’il faut faire.

 

La principale cause de la procrastination est le manque d’attention qui peut être due à une activité pas assez motivante et qui ne respecte pas leurs besoins, valeurs et talents.

C’est aussi souvent lié à différentes formes de peurs et d’anxiété (peur de s’affirmer, peur de faire des mauvais choix), à un évitement d’une émotion désagréable associée à la tâche, à un perfectionnisme exagéré pouvant être lié à un manque de confiance en soi (peur de ne pas faire assez bien, peur de décevoir ou d’avoir une remontrance), peur que la tâche soit trop difficile (devoirs) ou à un besoin de trouver d’autres motivations plus fortes.

 

Il s’en suit à l’âge adulte de grosses difficultés d’organisation pour arriver à un objectif ou assurer le quotidien. La plupart n’arrivent pas à planifier, mais bizarrement certains sont au contraire de grands planificateurs, pour se rassurer face à leur difficulté de passer à l’action. Certains ont besoins de tout maitriser avant de se lancer, à cause d’un perfectionnisme lié au manque de confiance en soi.

Beaucoup ont du mal à décomposer un objectif complexe en tâches unitaires et séquentielles, et à mettre les bonnes priorités. Ils n’accrochent pas dans les activités routinières, ont du mal à se fixer des habitudes, des rituels ou des automatismes qui pourraient leur simplifier la vie, sauf certains qui développent au contraire des comportements quasi obsessionnels pour y remédier.

Ils ont quasiment tous un gros problème avec les formalités administratives, ce qui peut leur faire perdre de l’argent ou les bloquer dans leurs objectifs principaux.

On peut penser que dans les générations précédentes, les adultes TDAH n’avaient pas toutes ces contraintes et vivaient mieux, notamment avec plus d’activités physiques au grand air.

Beaucoup ont aussi du mal à établir des priorités entre les tâches selon leur importance ou leur urgence. Certains se dissocient de la réalité en partant fréquemment dans leurs pensées avec une certaine insouciance en attendant d’être dans l’urgence.

D’autres sont très lucides en s’évaluant et en se jugeant en permanence.

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C’est souvent la double peine pour tout une catégorie de procrastineurs, de type anxieux, car non seulement ils n’avancent pas dans leurs tâches à faire, mais ils y pensent sans arrêt, culpabilisent, même en plein week-end ou il faudrait qu’il fasse un break pour recharger leur batterie d’énergie. Des périodes entières de leur vie sont des longues suites d’interruptions, des journées d’hypo activité, de zapping ou d’hyper-focalisation sans lendemain, ainsi que des actions ou routines addictives. Mais beaucoup ont pris l’habitude de s’en sortir, tel des acrobates, en faisant les choses au dernier moment, avec de la peur ou de l’anxiété d’anticipation mais qui se transforme souvent comme par magie en stress positif quand la date ou l’heure approche.

Il s’agit du chaos des pensées et des émotions qui est à la porte de chaque être humain, mais les personnes non TDAH l’évitent en se concentrant sur les tâches ordinaires. Les personnes TDAH n’ont pas cette facilité, beaucoup ne peuvent pas lire un livre, ou tout au plus les premières pages si c’est le sujet du moment qui les passionne. Ils ne vivent pas l’instant présent, mais fabulent intérieurement sur ce qui se passe, se font des commentaires dans leur tête sans arrêt et pensent à tout autre chose que l’action ou la conversation en cours.

Ils sont donc plus facilement assaillis par des pensées et des émotions négatives à force d’échecs répétés.

 

Avec ce chaos cérébral et ces émotions paralysantes, et selon l’auditoire, beaucoup ont du mal à s’exprimer oralement même sur un sujet qu’ils connaissent bien.

C’est plus que de la distraction ou une simple difficulté à organiser ses idées, tout se bouscule dans leur tête y compris lorsqu’il faut choisir des objectifs, prendre des décisions lors de moments importants. Ils pensent à plusieurs choses en même temps et souvent au mauvais moment. Par exemple, pendant un examen, une étudiante déclare avoir alterné entre le sujet de l’épreuve, la dispute avec sa mère de la veille, la liste de ses courses du jour et le sport qu’elle pratiquera l’année suivante, et aussi des centaines de pensées furtives et incohérentes générées par l’émotion de l’examen. Heureusement dans son cas, la concentration est revenue pendant la dernière heure où elle n’a plus eu le choix grâce à un stress positif survenu de lui-même.

 

Comme tout le monde, ils ont des objectifs de vie à chaque âge de leur vie (but professionnel, recherche de l’âme sœur idéale), mais cette confusion cérébrale rend leur atteinte difficile. C’est donc surtout une quête quotidienne de motivation (pour la concentration), d’états énergétiques suffisants (pour accomplir les tâches ou être en relation), et de reconnaissance vis à vis des autres (pour l’estime de soi) qui les fait avancer, ce qui peut s’avérer non cohérent pour leurs objectifs à long terme.

Certains ont l’impression de n’avoir pas de métiers dans la durée, d’autres ne se sentent nulle part chez eux et déménagent très souvent, ou partent impulsivement à l’autre bout de la planète sauver le monde ou se confronter à une vie non routinière, avec des dangers qui vont les canaliser pour un temps.

Beaucoup font un point sur leur vie toutes les 5 mn en constatant un manque d’accomplissement qui est justement dû en partie au fait qu’ils y réfléchissent trop. Lorsqu’ils n’ont plus le choix, ou dans l’urgence, ou encore quand ils sont proches d’un danger physique pour eux-mêmes ou les autres, beaucoup ont noté l’arrêt de ce chaos et une plus grande lucidité.

Certains orientent donc leur vie vers des activités autour de l’urgence, du danger ou du sauvetage des autres ce qui amène aussi du sens à leur vie.

Très peu arrivent à s’assoir tranquillement seul sur un banc public très longtemps.

 

Conséquence directe ou indirecte, on observe souvent une instabilité non maitrisée dans leur vie personnelle et/ou professionnelle. Cela peut leur convenir sur le court terme, mais c’est souvent une source de manque financier, affectif et familial sur le long terme. Une désocialisation peut alors devenir le principal problème bien au-delà du déficit d’attention, bien que certains assument ce choix. Une crise du milieu de vie peut leur faire prendre conscience qu’il faut qu’ils changent en profondeur et la découverte du TDAH est un atout pour mieux se connaitre et trouver des solutions.

 

La dopamine étant le neurotransmetteur de l’énergie et de la motivation, il y a souvent aussi chez eux une fluctuation de leurs niveaux d’énergie. Il est bon d’accepter ces fluctuations, même si on peut apprendre à les aplanir.

 

Les adultes hyperactifs ne se reposent jamais et développent même une angoisse de l’inactivité. Pour les hypo actifs, c’est uniquement le cerveau qui ne s’arrête jamais, même s’ils ont parfois l’impression d’avoir la tête vide. Pour les deux types, les efforts déployés pour réussir ou survivre peuvent engendrer une fatigue importante qui peut aller jusqu’à une quasi-paralysie des fonctions cognitives (concentration, mémorisation, décision, exécution), qui peut être suivie d’une irritabilité pour les impulsifs. Une fatigue cérébrale ou physique intense peut être déclenchée en quelques minutes par une hyper focalisation stressante, accentuée par une quasi absence de respiration et une mauvaise hygiène de vie générale (café, hypoglycémie).

L’absence de motivation et de concentration sur les tâches courantes est consommateur d’énergie, c’est le cas aussi des pensées négatives (culpabilité, ressassement,…) qui entretiennent à long terme ces coups de fatigue.

 

Ces coups de pompes très violents ressemblent à des burnout (Syndrome d’épuisement professionnel) dans les symptômes car ils s’accompagnent souvent d’un épuisement total ou d’une forte déprime. Ils peuvent être très courts (quelques minutes à quelques heures) chez les adultes TDAH qui savent comment remonter leur niveau d’énergie (sport, relaxation, …). Mais le vrai burnout (ou burning out) qui dure plusieurs semaines les affecte aussi d’après les statistiques américaines (six fois plus de burnout chers les adultes TDAH). Cela est souvent dû à un stress énorme ou même une panique causé par la peur de perdre son emploi. L’arrêt de travail correspondant est souvent propice à des prises de conscience et notamment à la découverte du TDAH.

 

Chez beaucoup d’entre eux (75% environ) il y a aussi des montagnes russes émotionnelles et des oscillations au niveau de l’humeur avec des cycles courts à très courts (heures, jours). Le niveau de base peut contenir un fond d’anxiété, de dysthymie (légère dépression), d’énervement fréquent et d’insatisfaction lié à une impossibilité de s’épanouir. Certains passent d’un extrême à l’autre heureux/malheureux très vite et sans états intermédiaires. D’autres ont des dépressions atypiques ou disent qu’ils sont passés proche de la dépression sans jamais l’atteindre vraiment. Mais un nombre plus important (3 fois que la moyenne) a fait des tentatives de suicides vraies ou fausses, notamment à l’adolescence avant de trouver plus de sens à leur vie.

 

On pourrait parler de cyclothymie, mais celle-ci n’est pas toujours associée au déficit d’attention et elle est référencée parmi les troubles bipolaires. Le point commun entre TDAH et cyclothymie, ce sont ces oscillations courtes de l’humeur, souvent sans épisode de vraie dépression. Selon, les personnes, l’évitement de l’émotion peut passer par une addiction (alcool, comportement à risque, …)

Pour ceux qui ont des moments d’euphorie, ils sont souvent très courts, notamment parce qu’ils peuvent le payer cher la nuit suivante (sommeil écourté), ou immédiatement car ils vont avoir des comportements ou tenir des propos qu’ils vont regretter très vite par manque de confiance, culpabiliser, vouloir se rattraper et éventuellement s’enterrer encore plus vis à vis de leur interlocuteur qui n’avait peut-être rien remarqué. Un fort moment d’enthousiasme est donc souvent suivi par une redescente, des réflexions interminables, des regrets, des ressassements sur eux-mêmes, voire une déprime plus ou moins forte. Ils vont basculer ainsi vers une attention plus faible, ce qui va entraîner tous les autres symptômes de ce tableau.

 

Cette irrégularité, qui est différente de la bipolarité bien que certains TDAH soient également bipolaires (maniaco-dépressifs), est souvent présente, et pour certains à tous les niveaux de leur vie. Une vraie dépression peut survenir aussi, en particulier quelque temps après une séparation, un deuil, une perte d’emploi, lors d’un burnout professionnel, lors d’un changement radical de style de vie, devenu trop statique par exemple. Tout cela est souvent accentué par la crise du milieu de vie, période où ils se posent des questions sur leur place dans ce monde et leur avenir. Même si ce n’est pas du tout plaisant à vivre pendant plusieurs mois, elle peut être une source de renouveau à terme car elle peut permettre d’apprendre à mieux se connaître et de se recentrer pour la suite de sa vie sur ce qui est important, en lâchant prise sur ce qui fait du mal depuis très longtemps comme le sentiment de ne jamais s’accomplir et de vouloir en faire trop.

Une thérapie courte et/ou un antidépresseur, voire même un anxiolytique, peuvent être nécessaires pour en sortir.

 

Les impulsifs sont en mode réactif et se fâchent facilement. Leur tempérament bouillant peut provoquer des comportements intrusifs et dérangeants. D’autres sont simplement provocateurs et beaucoup s’ennuient assez vite au contact des autres. Cela commence très tôt durant l’enfance où les discussions des repas de famille les ennuient, et cela continue à l’âge adulte dans les réunions de travail.

Certains ont du mal à s’exprimer car l’idée qui vient d’apparaître est toujours prioritaire, même s’ils ont déjà commencé leur phrase sur un autre sujet.

Au-delà de deux ou trois personnes, beaucoup se sentent dissociés de la conversation en cours, ou en méta-position, tel un observateur de ce qui se dit, sans pouvoir entrer normalement dans la conversation.

D’autres développent une anxiété sociale ou simplement des paniques fréquentes avant leurs rendez-vous.

Certains oublient leurs engagements, d’autres passent à côté des règles élémentaires de courtoisie ou de savoir-vivre.

Ils gaffent souvent en parlant trop impulsivement sans avoir suivi le début de la conversation. Beaucoup d’irrégularité là aussi pour certains, avec des comportements différents dans le monde professionnel et familial, ou d’un contexte à l’autre, ou d’une journée à l’autre.

Comme ils passent d’un extrême à l’autre facilement, ils alternent souvent entre naïveté et méfiance selon les périodes et les évènements. Leur comportement à long terme dans un groupe est difficile, sauf s’ils ont un rôle spécial qui leur permet d’être attentif ou simplement d’exister (chef, orateur, formateur, consultant, expert, gai-luron, calimero, etc...).

 

Au travail, Ils ont du mal à suivre les règles et procédures établies pour faire à leur façon, à tort ou à raison. Dans leur vie personnelle, ils peuvent être très différents, avec un sentiment de plus grande liberté, en pouvant choisir leurs amis et leurs activités, avec un besoin de variété et d’alternance.

Certains ont une personnalité « évitante » ou une phobie sociale plus ou moins prononcée.

D’autres passent leur temps à blâmer les autres, la société, les injustices qu’ils ressentent en permanence. Ce sentiment d’injustice peut être réel, de par leur incapacité à élaborer des stratégies gagnantes avec leurs relations, mais il peut être exagéré du fait qu’ils n’adoptent pas les mêmes règles que la plupart des gens. Beaucoup sont peu coopérants et veulent absolument faire les choses à leur manière, sans lire les instructions au complet s’il y en a. On observe souvent chez eux des changements d’humeur imprévisibles.Ils sont souvent différents avec leurs proches avec lesquels leur hypersensibilité domine.

 

On constate plus de problèmes familiaux et de problèmes de couples chez les adultes TDAH, avec plus de divorces. Leur sentiment de retrouver la liberté peut atténuer l’échec s’ils sont relativement jeunes. Il y a chez les adolescents plus de relations sexuelles précoces et non protégées, avec beaucoup de grossesses non désirées et de maladies sexuellement transmissibles. Certains n’ont pas assez d’attention pour mener à bien leur relation sexuelle et se déconcentrent durant l’acte.

Malgré le temps qu’ils passent à réfléchir sur eux-mêmes (pour certains), ils ne mesurent pas souvent l’impact qu’ils ont sur les autres et peuvent les blesser. Ils ont souvent une mauvaise capacité d’introspection sur eux-mêmes et leurs comportements en société. Certains sont en opposition permanente qui vont jusqu’à des troubles de conduite en société.

 

La plupart des adultes TDAH ont une hypersensibilité émotionnelle, comme environ 20% de la population générale même si ce tempérament (ou syndrome) n’est pas recensé comme tel par la psychiatrie comme l’est le TDAH. Pouvant être pris pour des timides, introvertis ou dépressifs, c’est plus simplement leur cerveau qui traite l’information de manière trop large ou détaillée dans certaines situations. Ils arrivent dans un groupe et ils détectent immédiatement les humeurs de chacun et s’imaginent déjà ceux qui leurs sont hostiles.

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Certains désirent souvent aider intensément les autres, ou faire de la psychologie, y compris sur eux-mêmes.

Ils sont plus susceptibles que la moyenne des gens. Très sensibles à ce que disent les autres, ils (et souvent elles) sont souvent blessés, ont les nerfs à fleur de peau, même s’ils le cachent souvent. Ils peuvent cultiver alors un ressentiment envers les autres (et eux-mêmes) et ressasser ces pensées. Ils sont très influencés émotionnellement par leurs relations, ils ne savent pas garder une bonne distance par rapport aux autres, soit trop proches et trop empathiques, soit trop éloigné car distraits ou au contraire méfiants.

Beaucoup sont différents dans le monde professionnel et personnel, avec des inconnus et leurs proches. Ils peuvent mettre des barrières émotionnelles dans certains contextes ou être des éponges émotionnelles dans d’autres situations.

En matière amoureuse, cela peut prendre des proportions inimaginables avec un sentiment d’amour trop rapide dans le processus de séduction, au point de faire peur à leur partenaire qui ne va pas comprendre l’importance de certains détails. Il peut s’en suivre des chagrins d’amour très intenses aussi.

 

On peut aussi parler d’hyper-émotivité, un yo-yo incessant qui les fait passer du meilleur au pire rapidement. Une hyperréactivité par rapport à l’environnement et aux situations de vie. Une mauvaise nouvelle, une scène émouvante dans un film, ou quelqu’un qui semble triste peuvent les ébranler.

Il existe aussi une hypersensibilité sensorielle (bruits, lumière, toucher, odeurs) qui est souvent décrites par les adultes TDAH. Certains ne supportent pas les écrans de télévision ou d’ordinateur car le défilement des images et des sons les irritent. Certains vêtements ou tissus leur sont insupportables. L’inquiétude et la prise de risque sont deux symptômes contradictoires qui peuvent se retrouver chez un même individu.

 

Le manque d’attention est source d’hésitations et de préoccupations fréquentes (« vais-je avoir la concentration ou la stabilité émotionnelle pour le faire ? »), et donc une inquiétude pour les tâches banales (les tâches ménagères, parler avec quelqu’un, …). Cette inquiétude peut prendre différentes formes (stress, anxiété d’anticipation, crise d’angoisse).

Même s’ils ont un sentiment permanent d’insécurité, les vrais dangers et les gros défis peuvent au contraire les attirer et les galvaniser. De ce fait, certains sont toujours à la recherche d’une nouvelle expérience ou d’une sensation forte qui pourrait les sortir de leur tourbillon intérieur. Ce n’est pas nécessairement gravir une montagne : cela peut être d’improviser une recette de cuisine hasardeuse quand on reçoit des invités par exemple, ce qui peut leur faire accumuler les échecs.

 

En raison du balancier entre inquiétude et prise de risque, entre impulsivité et léthargie, le processus de décision est forcément irrégulier. Une démission ou une séparation peuvent être plus facile et rapide que le choix vestimentaire du matin, mais les conséquences de ces décisions impulsives peuvent être mal vécues par la suite. L’inquiétude chez eux se traduit souvent par une anxiété d’anticipation plus souvent qu’une véritable anxiété générale que l’on retrouve quand même chez 30% au moins des adultes TDAH.

C’est plus souvent une peur ou une panique de ne pas être à la hauteur dans les minutes, heures ou jours qui suivent, une anxiété de performance causée par les symptômes déroutants et irréguliers du TDAH. Cette anxiété n’a pas souvent de raison d’être car, quand ils s’approchent de la situation ou de la date butoir, ils vont plutôt avoir de la facilité à faire face, grâce à l’adrénaline puis la dopamine que cela leur procure.

Pour certains, ces formes d’anxiété peuvent les paralyser et les empêcher d’avancer et de développer leur potentiel spécifique. Ils paniquent souvent. Cela peut aller jusqu’à des crises d’angoisse brèves et espacées, mais c’est ensuite surtout la peur de la crise qui prend le dessus, qui peut aller jusqu’à un trouble panique, avec ou sans agoraphobie, qu’ils n’avaient pas quelques années plus tôt. Cette anxiété a chez eux des raisons différentes de la plupart des gens.

Les gens non TDAH vont être souvent anxieux parce qu’ils veulent tout planifier et tout prévoir (en accumulant les polices d’assurance par exemple), ou alors du stress par rapport aux soucis d’un projet à long terme comme la construction d’une maison. Pour la plupart des adultes TDAH, en raison de leur difficulté à planifier ou à s’engager sur des projets longs et complexes, ils vont plutôt être anxieux sur l’anticipation d’un évènement futur, sur la stagnation de leur vie, ou à court terme sur leur incapacité à assumer les tâches de tous les jours avec des paniques fréquentes. Ils ont souvent l’impression d’être submergés par les tâches à faire, et elles s’accumulent effectivement parce qu’ils en sont paralysés. Ils peuvent facilement se noyer dans un verre d’eau.

 

Ces différentes formes d’inquiétudes et de stress, fréquentes chez beaucoup d’entre eux, en dehors de petits moments euphoriques qui les caractérisent aussi, engendrent une incapacité à se détendre, une tension permanente dans la tête et le corps qui peut être à terme la source de nombreuses maladies psychosomatiques (fibromyalgie, maladie de Crohn, …) ou de douleurs récurrentes dans leurs corps.

 

L’anxiété, la dépression et la mauvaise santé constituent le summum de la souffrance psychique humaine mais il faut parfois toucher le fond pour trouver la motivation à rebondir et à se prendre en main. La découverte du TDAH qui est peut-être à la base de ce cocktail explosif, pourrait être un catalyseur pour le début d’un renouveau, grâce à toute l’information et les solutions que l’on peut trouver sur ce trouble neurologique.

Toujours en recherche de stimulations fortes, Ils peuvent tomber facilement dans des addictions psychologiques ou physiques avec des substances licites ou illicites comme l’alcool, le tabac et la nicotine, les drogues (cannabis, cocaïne, …), les cocktails de médicaments (stimulants + antidépresseurs + anxiolytiques + hypnotiques). Dans la catégorie des stimulants, il y a aussi le chocolat et surtout le café en grande quantité pour certains, non addictif biologiquement donc plus facile à diminuer.

Il y a aussi les abus de nourriture qui engendrent de la surcharge pondérale, lié aussi souvent à de mauvaises habitudes de vie (manque d’exercice). Le sucre est une addiction classique car cela leur donne une sensation de bien-être par rapport à des hypoglycémies fréquentes, causées justement par une alimentation ne contenant pas de sucres lents. Les matières grasses procurent un plaisir immédiat dont ils abusent aussi.

 

Tout cela provoque des problèmes de santé à terme et une espérance de vie plus faible, d’autant plus qu’ils ont en moyenne plus d’accidents et de traumatismes physiques. Ils peuvent se considérer malchanceux alors que qu’il s’agit d’un manque d’attention trop fréquent.

Ils peuvent aussi développer des comportements addictifs pour ce qui les motivent ou simplement ce qui leur donne des stimuli souvent sans objectifs. Ils sont souvent trop accaparés par le côté interactif et rapide de la technologie (Internet, recherches Web, réseaux sociaux, blogs, chat, forums, jeux, smartphone, drague virtuelle, etc.). Ils peuvent être aussi addicts au travail pour se rassurer quant à leur problème d’attention, ou par manque d’intérêts en dehors du travail. Une partie des adultes TDAH sont hypersexuels avec une addiction à la masturbation (homme et femme).Certains sont simplement addictifs aux émotions fortes puisque c’est le seul carburant qu’ils ont trouvé pour se mettre dans l’action ou avoir le sentiment d’exister sans être pollué par leur mental.

Ils ont développé des valeurs exigeantes, humanistes par exemple, ou cherchent des relations non ordinaires, puis des ruptures brutales ou des mélodrames, en traversant sans arrêt des cycles plaisirs/souffrances ou illusion/désillusion.

On parle aussi d’addiction à l’auto-sabotage quand on préfère l’évitement à toute autre forme de besoin, on préfère ainsi l’échec à la réussite car on y a été habitué depuis le plus jeune âge.

 

Tous ces symptômes peuvent mener à terme à un isolement avec des conséquences sur l’équilibre et la santé, voire une désocialisation si les problèmes relationnels entrainent une coupure avec l’entourage familial et social. À l’extrême, cela peut aller jusqu’à un laisser-aller au niveau de l’hygiène élémentaire (certains se lavent peu souvent), puis une marginalisation peut-être voulue au départ mais qui vont compliquer la vie de tous les jours jusqu’à devenir SDF pour certains.

Même ceux qui ont une vie de famille et professionnelle vont souvent sentir ce côté décalé par rapport aux autres et vont ressentir ce sentiment de solitude intérieure, du fait de se sentir très différents avec des préoccupations liées aux difficultés à exécuter les tâches du quotidien ainsi que se connecter aux gens et aux situations, plutôt qu’aux problèmes généraux qu’on entend en boucle dans les médias.

Certains ne donnent plus de nouvelles pendant de longues périodes, à cause d’une humeur dépressive, ou au contraire d’un engouement démesuré pour un projet, ou un voyage à l’autre bout du monde. Cela peut déstabiliser leurs proches et dans ces conditions, c’est difficile de garder de bonnes relations avec sa famille ou de garder des amis sur le long terme.

On peut mal le vivre à partir d’un certain âge avec un grand sentiment de solitude ou d’échec de vie, ou en ayant l’impression d’être nulle part chez soi à force de bouger géographiquement.

Certains ont une sociabilité ou une drague de façade, notamment aujourd’hui à travers des rencontres virtuelles sur internet et les réseaux sociaux. Ils multiplient les rencontres et les aventures amoureuses éphémères et en sont satisfaits ou insatisfaits selon leur valeur et leur âge.

 

L’homme étant un animal social, cette solitude, si elle existe, n’est pas épanouissante pour la plupart. Mais pour certains, une vie relativement solitaire leur réussit assez bien, avec une vie intérieure ou spirituelle riche, ou simplement pour simplifier les difficultés qu’entrainent les relations sociales ou amoureuses.

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