top of page

TDAH chez l'adulte

Description

Le déficit de l’attention

C’est le seul symptôme systématiquement présent chez tous les adultes TDAH.

Le déficit d’attention avec hyperactivité a des implications à chaque minute sur leurs comportements, leurs pensées, leurs émotions puis sur leurs traits de caractères au fur et à mesure qu’ils avancent dans la vie et qu’ils développent des stratégies de compensation.

Il s’agit en fait d’une hyperactivité cérébrale entrainant une inconstance de l’attention qui va de la distraction à l’hyper-focalisation selon leurs niveaux de motivation et d’énergie. Une flexibilité mentale anormale donc, qui les empêche de se concentrer normalement et durablement sur toutes les tâches du quotidien qui permettent d’avancer dans la vie.

Leurs émotions dans les deux sens amplifient tout en provoquant des blocages puis des moments de panique, éventuellement des comportements/paroles impulsives voire destructrices. Leurs tâches et travaux peuvent être ainsi souvent reportés car trop murement réfléchis ou au contraire bâclés.

La pensée ou l’action en cours n’est jamais aussi intéressante que la pensée suivante (hypo actifs) ou l’action/parole suivante (hyperactifs/impulsifs), donc c’est une fuite en avant sans fin, un papillonnage cognitif et éventuellement comportemental.

On les qualifie souvent depuis la plus tendre enfance de distraits, absents, rêveurs, dans leur bulle, dans les nuages, avec des remarques sur les bulletins scolaires du type « manque d’attention, concentration », « peut mieux faire » , « se disperse », « facilement distrait », …

Beaucoup n’apprennent pas de leurs erreurs, certains ont conscience de ce mode de fonctionnement et veulent en changer mais n’y arrivent pas pour la plupart, car c’est plus fort qu’eux, de par la nature neurologique du trouble et le poids des habitudes ancrées depuis l’enfance. La prise de conscience peut faire émerger de nombreuses solutions.

Beaucoup alternent des phases d’hyperactivité, hypoactivité et impulsivité décrites ci-dessous. Cela peut paraître bizarre qu’un même désordre neurologique, le déficit d’attention, puisse entrainer, selon les individus ou les périodes, deux symptômes aussi opposés que l’hyperactivité et l’hypoactivité. C’est pourtant la réalité et ceux qui alternent entre ces deux extrêmes en sont souvent désorienté.

​

     1. Hyperactivité

À l’âge adulte, l’agitation motrice anormale (hyperkinésie) "à l’âge enfant" n’est souvent plus là. Il s’agit plus souvent d’une agitation de certains membres, une tension ou un bouillonnement interne, une impossibilité de rester longtemps assis ou debout au même endroit, et surtout un enchainement important d’activités inachevées et éventuellement de paroles incessantes, peu souvent opportunes ou réfléchies. 

Certains disent qu’ils ont l’impression d’avoir plusieurs moteurs à l’intérieur d’eux-mêmes, dans la tête et les jambes. Certains suivent toutes leurs idées en même temps et essayent de mener les tâches correspondantes en parallèle, pas toujours avec succès. En plus de leur mental trop actif, ce sont souvent les stimuli extérieurs qui les déconcentrent, les font zapper et les empêchent de mener leurs affaires à terme; tout cela rythmé par un enthousiasme trop rapide et trop fréquent. Ils peuvent être excessifs dans ce qu’ils pensent et font, parce qu'obligés de mettre la barre très haute pour trouver la motivation et donc la concentration qui les soulage de leurs pensées incessantes. 

Certains prennent des risques physiques pour sortir régulièrement de leur prison mentale et émotionnelle. Ils ressentent une excitation interne permanente qui les empêche de rester tranquilles mentalement et physiquement. Ils ont du mal à travailler derrière un bureau, certains se sentent comme un lion en cage à la maison, d’autres décrivent un bourdonnement incessant dans leur tête.

Contrairement aux hypo actifs, ils commencent beaucoup de choses à la fois, mais souvent sans les achever car ils sont très facilement distraits par les stimuli intérieurs (pensées et émotions) et extérieurs (évènement visuel ou sonore). C’est toujours l’action suivante qui est plus motivante que la poursuite de l’action en cours pourtant préalablement désignée comme prioritaire.

D’autres arrivent à achever beaucoup de tâches mais au prix d’efforts ou de stress incompatible avec une vie épanouie. Ils utilisent alors souvent leur capacité à hyper-focaliser pour terminer ce qu’ils entreprennent, au détriment d’autres activités trop routinières pour eux. Ils veulent tellement faire de choses dans une journée, que même s’ils sont assez efficaces, ils en seront toujours insatisfaits car ils aimeraient faire encore plus. De plus leur état de stress ou d’épuisement ne leur permet pas de profiter de leurs acquis et succès.

 

     2. Hypoactivité

C’est en apparence l’opposé de l’hyperactivité.

Comme les hyperactifs, cela provient d’une hyperactivité cérébrale forte ou plutôt vaporeuse, souvent décrite comme une purée de pensées inconsistantes faites de milliers de micro-pensées par jour sans fil conducteur, et qui les empêchent de passer à l’action car ils sont moins énergiques que les hyperactifs.

Ils zappent, oublient, butent sur les tâches quotidiennes et indispensables. Ils n’arrivent pas à attraper une idée, trop floue ou moins intéressante que celle qui arrive juste derrière.

Contrairement aux hyperactifs, ce sont leurs propres pensées et émotions qui les distraient de leur tâche ou conversation en cours, plutôt que les stimuli extérieurs. Cette rêvasserie peut être agréable mais souvent cela les empêche d’avancer dans la vie et cela peut finalement amener à des impasses déprimantes à partir d’un certain âge.

Ils ressentent souvent un manque d’énergie ou alors une inconsistance des pensées, rendant impossible la formulation d’objectifs, la prise de décision et la mise en mouvement pour agir. Dans l’instant présent, ils ont trop de pensées et comme dans un embouteillage, quand il y a trop de véhicule, c’est l’immobilité complète avec une chute d’énergie et souvent aussi une chute d’humeur qui se produit.

Certains décrivent un manque d’intérêt général pour la vie, on parle alors de dysphorie (l’opposé de l’euphorie), avec des envies tellement brèves qu’elles ne se concrétisent pas.

Contrairement à beaucoup d’hyperactifs, ils parlent peu, certains presque jamais, même s’ils ont un dialogue interne très intense, souvent lié aux conséquences même de ce trouble sur leur vie. Ils ne font qu’une seule chose à la fois et plus souvent rien du tout car ils ont du mal à se mettre en mouvement. Beaucoup sont perdus dans leur monde intérieur, un rêve éveillé sans fin, en fonctionnant en mode « distrait » pour les aspects pratiques de leur vie sans pouvoir les automatiser, ce qui leur cause beaucoup de problèmes d’oubli et de perte de temps. On dira d’eux qu’ils sont ailleurs, dans la lune ou qu’ils planent.

Ce sous-type de TDAH à prédominance d’inattention peut s’apparenter à ce que les anglophones appellent «Sluggish cognitif tempo » (rythme cognitive lent en français). Des chercheurs pensent qu’il s’agit d’un trouble différent, mais qu’on classe ces gens dans cette catégorie TDAH, faute de mieux. Les gens ayant ce type de TDAH ont un rythme de pensée plus lent que la moyenne, une indécision chronique, des rêvasseries constantes, un état léthargique chronique avec pour certains une trop forte facilité d’endormissement qui va jusqu’à la narcolepsie.

​

     3. Impulsivité

Si elle existe, l’impulsivité peut être visible et audible, souvent liée à une hyperréactivité aux émotions. Mais beaucoup peuvent rester calmes extérieurement, jusqu’à la goutte qui va faire déborder le vase, soit dans le domaine professionnel soit personnel.

L’impulsivité peut faire prendre de mauvaises décisions comme quitter prématurément une relation ou un job sur un coup de tête.

Mieux contrôlée elle permet de dynamiser les échanges ou de ne pas s’enliser dans une situation sans avenir, comme par exemple un job incompatible avec le TDAH, c’est à dire qui demande beaucoup de rigueur et de régularité sans créativité ni autonomie.

Combinée à la distraction, l’impulsivité est une des causes majeures d’accidents de la route chez les TDAH, plus fréquents que la moyenne des gens dans les statistiques américaines. Certains peuvent être très irritables ou colériques, et être ainsi de vrais tyrans avec leurs proches, souvent sans en être vraiment conscients sur le moment. D’autres ressentent une forte irritabilité quand il y a trop de stimuli ou quand ils se sentent dépassés, ou quand ils peinent à convaincre, comme un orage intérieur qui ne fait que passer mais qui peut déconcerter ou blesser leur entourage. Certains peuvent bloquer cette hyper-émotivité mais répriment leurs émotions qui vont se stocker dans le corps et générer des tensions qui peuvent se transformer un jour en maladies psychosomatiques de toutes sortes. Beaucoup piquent souvent une crise de nerf ou « pètent un plomb », certains se sentent dirigés par un monstre à l’intérieur d’eux.

Consécutivement, une culpabilité peut les déprimer pendant quelques jours.

Certains ont la présence d’esprit de se retirer au lieu d’agresser leur entourage. D’autres sont des agresseurs permanents.

Cette impulsivité peut générer, dès l’enfance et au fil du temps, des troubles importants du comportement :

  • des troubles oppositionnels avec provocation (TOP),

  • des comportements négatifs face aux figures d’autorité.

 

Cela reste souvent une attitude interne négative permanente qui s’oppose à tout ce qui se dit et se passe autour de soi, avec de l’agacement, de la colère, ou des ruminations interne.

 

Un trouble de l’opposition (TOP) d’un enfant TDAH peut évoluer à l’âge adulte vers une asociabilité et une solitude extrême. A l'adolescence, des troubles des conduites (TC), des comportements agressifs (bagarre, menace, vol, fraude, …) peuvent évoluer vers une délinquance extrême qui se terminera alors en prison car le manque d’anticipation et de réflexion ne leur permettra pas d’échapper aux autorités à l’âge adulte.

​

     4. Fonctions cognitives et exécutives déficitaires

Mémoire de travail faible, difficultés d’organisation, difficultés de gestion des priorités, difficultés à la prise de décision, difficultés à la perception du temps.... sont quelques difficultés rencontrées.

​

Du point de vue du neurologue, la base du trouble est principalement due à une inconstance de deux neurotransmetteurs, la dopamine et la noradrénaline, notamment au niveau de la partie supérieure du lobe frontal qui est le cortex frontal. Ces deux neurotransmetteurs servent à réguler les circuits de la récompense, du plaisir, de l’énergie et de la motivation. Leur présence irrégulière chez les adultes TDAH entraine une inconsistance de l’attention, du plaisir et de la motivation notamment pour les tâches ou les relations de la vie de tous les jours.

Les nouvelles techniques comme l’imagerie cérébrale fonctionnelle (IRM fonctionnel) ont aussi montré récemment des altérations structurales sur d’autres parties du cerveau (cervelet, ganglions de la base) chez les enfants et adultes TDAH.

La dopamine est le principal neurotransmetteur affecté par la TDAH. La plupart des adultes fluctuent entre une carence et un excès en dopamine ce qui explique la diversité des comportements associés au TDAH et aussi les attitudes extrêmes que l’on peut trouver chez une même personne.

  • Carence en dopamine : diminution des capacités intellectuelles, de la concentration, de la capacité de synthèse et de la prise de décision, mais aussi un repli sur soi et de la dépression apathique.

  • Excès en dopamine : Impulsivité, dispersion de la pensée qui empêche de terminer les tâches, recherche excessive de plaisir pouvant générer des addictions ou alors des troubles obsessionnels-compulsifs (TOC).

 

Le cortex frontal sert à programmer, planifier, inhiber des comportements impulsifs, mais aussi avoir une bonne flexibilité mentale c’est à dire être capable de s’interrompre si quelque chose de prioritaire survient en pleine action. Pour être attentif, on a besoin d’une bonne transmission de la dopamine dans ce cortex frontal, ce qui n’est pas souvent le cas avec le TDAH.

Cela se traduit de manière différente selon que l’on est dans une phase hyperactive ou hypo active :

  • je pense à une chose à faire qui me fait penser à autre chose, puis d’autres pensées arrivent encore, et je n’ai rien fait (hypo actifs).

  • Je commence une tâche, je l’interromps pour commencer autre chose, puis autre chose sans lien avec la tâche prioritaire initialement commencée (hyperactifs).

 

Du point de vue neurologique, les fonctions exécutives sont regroupées en 6 familles :

  • ACTIVATION : S’organiser, structurer, synthétiser, prioriser, décider et initier la tâche en gérant le temps

  • FOCUS : Maintien de l’effort et de la vitesse d’exécution, ou basculement vers une tâche plus prioritaire

  • EFFORT : Ne pas perdre l’intérêt dans la tâche et faire face aux difficultés dans un temps donné

  • EMOTION : Savoir moduler l’émotion pour ne pas s’emporter facilement, savoir gérer la frustration

  • MEMOIRE : Capacité à conserver et rappeler l’information en mémoire durant une tâche ou conversation

  • ACTION : autorégulation des actions, ralentir, s’activer ou s’adapter selon les situations ou les personnes

Chacune de ces 6 familles de fonctions exécutives peut poser un problème si on a un TDAH.

​

Résumons ci-dessous les principaux problèmes que rencontre la majorité des enfants et adultes TDAH :

  • problèmes d’attention focalisée (concentration) et divisée (suivre plusieurs informations en simultané),

  • problèmes de gestion des informations stockées dans la mémoire à court terme (mémoire de travail),

  • difficulté à contrôler des comportements, des paroles ou des pensées inadaptées (capacité d’inhibition),

  • problèmes dans la formulation d’objectifs, l’anticipation, l’élaboration de stratégie et la prise de décision,

  • problèmes dans la planification, l’organisation, la gestion des priorités et la gestion du temps.

Cette liste de déficits est insupportable pour ceux qui ont misé sur un style de vie ou un type de métier qui n’autorise pas ces dysfonctionnements. Ces déficits des fonctions cognitives et exécutives peuvent être un obstacle si on veut construire une vie trop conventionnelle nécessitant de la rigueur et de la régularité, avec beaucoup de frustration et le sentiment de ne pas s’accomplir.

D’où la nécessité de bien se connaitre pour faire des choix de style de vie, d’objectifs et de métiers compatibles avec cette particularité neurologique, ainsi que respecter ses besoins et valeurs. Toute forme de motivation peut permettre de générer de la dopamine et noradrénaline afin d’avancer durablement sur ses projets.

​

DSF-Background-1.jpg

 

07.83.09.80.53​​

contact@dys-solutions-france.org 

Pour rester informé et nous rejoindre

Pour nous soutenir dans nos actions

 

​

​

​

DSF06

450 avenue Antony Fabre

06270 VILLENEUVE LOUBET 

​

​

​

Enregistrée au JO du 17 novembre 2012

s/préfecture de Grasse n°W061003761

Siret : 807 597 208 00022

bottom of page